Grandeur Nature, un réseau pour innover

Le réseau «?Grandeur Nature?» d'Agrial conduit, sur les fermes de ses adhérents, des expérimentations pour tester et valider différentes pratiques innovantes. Ce réseau collecte et analyse des données, propres à la coopérative, dont les résultats renforcent les conseils des hommes de terrain. Une démarche inédite à laquelle ont déjà participé plus de 300 agriculteurs. Depuis 2014, le réseau est fier d'avoir pu piloter 30 projets innovants, tant dans le domaine du végétal qu'en élevage.

Une stratégie qui légitime le rôle de la coopérative dans l'accompagnement de ses adhérents au service d'une agriculture territoriale performante et durable.
« Tout a commencé en 2014, se souvient Lucie Viel. À cette époque se profilait l'interdiction d'utiliser le formol pour tanner les matières azotées des aliments pour bovins?: une technique pour les protéger d'une dégradation trop importante dans le rumen. Nous souhaitions valider l'intérêt d'un nouvel aliment, sans recours au tannage?: 50 fermes volontaires, réparties sur l'ensemble du territoire se sont impliquées dans cet essai. La fiabilité des résultats obtenus nous a permis de le proposer à grande échelle, avec des arguments techniques portés par nos conseillers. Le réseau Grandeur Nature était né. »

Conseiller à partir de nos propres références
Depuis, une trentaine de projets traitant de thématiques variées a été menée avec la collaboration de plus de 300 agriculteurs. «?Ce réseau unique de fermes teste et valide, en conditions réelles, des conduites et techniques agricoles nouvelles que développent et analysent nos équipes de conseillers avant un déploiement à grande échelle auprès de tous les adhérents de la coopérative. Et ce, tant en productions végétales, qu'en élevage, précise Lucie Viel. Les idées émanent aussi bien des équipes terrain, que des commerciaux ou des adhérents.?»
Ce réseau de collaboration très forte entre les conseillers et les adhérents permet de sortir du cadre expérimental «?classique?», en se collant au plus près des caractéristiques du terrain et en validant les arguments avancés par les firmes ou les instituts techniques. «?Nous fabriquons nos propres références, poursuit-elle. En production végétale nous assistons par exemple à un fort développement des gammes fourragères. En testant différents mélanges, nous avons pu identifier les plus productifs et conseiller les dates de semis et de récolte optimales, dans les conditions pédoclimatiques de nos régions.?»

Participer aux tests terrain permet une meilleure appropriation
Chaque équipe, chaque métier du groupe, s'approprie le réseau pour faire de la R&D sur le terrain, de la microparcelle à la ferme. Si le service innovation est à l'origine de la création du réseau, il en assume aujourd'hui la coordination. «?Des comités, trois fois par an, permettent à chaque branche d'activités de proposer ses idées. Pour acter le démarrage d'un projet, la règle est simple?: nous nous demandons s'il constitue un réel enjeu pour les adhérents et/ou pour la coopérative. Une fois le projet sélectionné, une équipe de conseillers est désignée pour mettre en place les essais. La collecte et l'analyse des données se font généralement en interne, par nos équipes.?»
Ces résultats renforcent les conseils des hommes de terrain qui participent à l'appropriation de ces innovations par les agriculteurs. Ainsi, en 2014 et 2015, deux essais ont été conduits sur 77 et 97 parcelles pour identifier les pratiques de fertilisation azotée les plus efficaces pour améliorer le taux de protéines des blés. «?Une compilation de données qui a surtout permis de valider les pratiques déjà conseillées par nos techniciens, assure-t-elle.
Fractionnement des apports, utilisation d'OAD…
Certains adhérents ont besoin de ces références régionales pour être convaincus. Et quand les essais ont été conduits chez eux avec l'accompagnement de nos conseillers, l'adoption de ces nouvelles pratiques est immédiate?!?»