Se différencier sur le marché bio


SE SEGMENTER ET SE DIFFÉRENCIER AU SEIN MÊME DE L'OFFRE DE PRODUITS BIO »
Créée en 1979, la société Bodin a rejoint en 1997 le groupe coopératif Terrena. Celui-ci développe progressivement les productions biologiques dans toutes ses
filières : lait, porc, boeuf, meunerie, protéines végétales, vin, légumes. Avec 32 % du chiffre d'affaires bio de Terrena, Bodin est l'activité la plus importante. Son
chiffre d'affaires a été multiplié par trois entre 2012 et 2018. La filiale est aussi leader national de la volaille bio avec 40 % de part de marché. « Le marché de la
volaille est à l'équilibre, estime Bertrand Roussel, responsable des activités bio de Terrena. Beaucoup d'acteurs arrivent dans cette filière, et nous devons veiller
à ne pas mettre en place de nouveaux élevages sans débouché. Nous pensons que le marché va progresser de 10 % par an environ dans les dix prochaines années,
mais pas au rythme actuel des mises en place. »
Trois marques
Bodin produit différentes espèces de volailles : poulets, dindes, pintades, canards. Elles sont vendues entières, mais aussi de plus en plus souvent découpées voire
préparées (plats cuisinés, nuggets, cordons bleus) pour répondre aux attentes des consommateurs. Trois marques ont été créées pour les différents circuits de distribution en France : « Le Picoreur » pour les magasins spécialisés bio, « Nature de France » pour la grande distribution et « Bodin Professionnel » pour la boucherie traditionnelle et la restauration hors-foyer. Une gamme Black C de volailles noires finies au lait et au lin a également été développée pour les marchés gastronomiques haut de gamme (restaurants, épiceries fines, certains marchés d'export). « Pour le consommateur, la volaille bio doit être un produit de proximité. Avec Black C, nous visons néanmoins quelques marchés à forte valeur ajoutée à l'étranger, en mettant en avant l'image de la qualité et le savoirfaire des éleveurs français.»
Développer la confiance avec la RSE
« Sur ce marché de la volaille de chair, d'après Bertrand Roussel, être bio ne suffit plus. » Pour conserver la valeur ajoutée au sein de la filière et se différencier, Bodin est donc entré dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en cohérence avec ses valeurs fondamentales. « En production biologique, il y a la notion de confiance, de pacte entre le producteur et le consommateur. C'est pour cela que les circuits courts sont très présents sur ces marchés. Chez Bodin, nous souhaitons conserver cette logique de confiance dans le cadre d'une filière longue ; d'où le choix de développer la RSE avec tous les intervenants, de l'éleveur au consommateur. »
Ainsi, par exemple, les quelques éleveurs Bodin qui avaient opté pour une ferme mixte sont accompagnés dans une démarche progressive de conversion de
l'ensemble de leur exploitation en bio. Cet accompagnement se fait avec des organismes indépendants afin de diminuer les a priori et les freins techniques.
Les nouveaux arrivants seront 100 % bio dès le démarrage de leurs productions de volailles. « Il faut se mettre à la place du consommateur qui ne peut pas imaginer qu'un éleveur puisse être bio pour ses volailles, et mettre des produits chimiques sur ses cultures. » Bodin travaille aussi sur un approvisionnement à 100 % en protéines françaises pour l'alimentation, sur le zéro antibiotique en élevage (aucun lot traité en 2018) et sur l'absence d'additifs dans les produits destinés aux consommateurs. Les emballages évoluent également, avec le remplacement des barquettes plastique recyclables par des barquettes en carton issu de forêts gérées durablement réduisant de 70% l'utilisation de plastique. « Associer le consommateur dans une filière collaborative dans le cadre de la RSE fait partie de notre feuille de route, conclut Bertrand Roussel. Nous souhaitons aussi que Bodin, précurseur de la bio, serve d'exemple pour les autres activités bio de Terrena. »
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