Viser l'autonomie énergétique

Nous sommes quasiment autonomes en énergie grâce à des ressources locales
Dès sa création en 2009, la raison d'être de la coopérative Tom d'Aqui était la valorisation vertueuse de ressources énergétiques locales. L'originalité du village de Parentis-en-Born est en effet de posséder un forage pétrolier. Or l'extraction de chaque litre d'or noir génère la production de cinquante litres d'eau à 50 °C. « Cette chaleur suffit à chauffer deux serres de dix et cinq hectares, explique Vincent Audoy. Notre troisième serre de dix hectares à Pontenx-les-Forges utilise quant à elle le dégagement de chaleur issu d'un centre de traitements d'ordures ménagères. Nous sommes donc quasiment autonomes en énergie. »
Pour aller encore plus loin, après cinq ans d'existence de la coopérative, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les serres de Parentis pour produire de l'électricité vendue à EDF. À Pontenx, un chantier photovoltaïque est également en cours dans un objectif d'autoconsommation. « Économiser les ressources est une chose naturelle pour nous. Nous ne le vivons pas comme une contrainte. Les attentes des consommateurs sont fortes dans ce domaine : c'est une tendance de fond à accompagner, et c'est notre responsabilité. Les cahiers des charges pour des produits sains et loyaux ouvrent des opportunités : ce sont en fait des cahiers des chances ! »

Zéro résidu de pesticide
Tom d'Aqui fut aussi la première coopérative du groupement Les paysans de Rougeline à investir en 2010 dans une écoserre®. Cet équipement moderne se revendique de l'agroécologie parce qu'il préserve les ressources naturelles (recyclage de l'eau d'irrigation dans un circuit fermé en particulier) ; il minimise l'usage d'énergie, d'engrais et de pesticides de synthèse en employant notamment la lutte biologique intégrée à l'aide d'insectes auxiliaires ; et il optimise la gestion des déchets via le tri et le compostage des déchets verts. Plus généralement, la culture hors-sol sous serre est un moyen de se protéger des intempéries et des parasites
rencontrés en pleine terre, et par conséquent d'optimiser les rendements tout en limitant les intrants.
Bien que les producteurs Rougeline ne s'interdisent pas l'utilisation d'un produit phytosanitaire contre un éventuel foyer infectieux, le zéro traitement est devenu la règle et a permis de lancer en 2017 des tomates et des fraises « zéro résidu de pesticides ». Les 25 ha de serres de Tom d'Aqui font partie des 98 ha d'écoserres® totalisés par le groupement Rougeline.
Sur un effectif permanent de 80 employés par la coopérative, cinq se consacrent à la lutte biologique. « Cette façon de travailler apporte de la satisfaction à la fois aux producteurs et aux salariés », constate Vincent Audoy.

Coût de production réduit
Pour les six maraîchers adhérents de Tom d'Aqui, l'appartenance à un groupement de 150 producteurs du Sud de la France est un moteur important de progrès dans la démarche agroécologique, et plus globalement dans une dynamique de responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE). « Nous mutualisons les connaissances et les savoir-faire, nous partageons nos expériences, et nous mettons en commun des outils. L'émulation entre nous permet d'avancer plus vite. » D'après le président de la coopérative, les indicateurs de résultats d'ordre économique révèlent l'efficacité des choix réalisés : l'achat d'énergie à un prix très compétitif réduit le coût de production, de même que le système de recyclage de l'eau limitant la consommation. Par ailleurs, les arguments relatifs à une production
respectueuse des ressources et de l'environnement encouragent la commercialisation et la valorisation des produits.